lundi 8 avril 2013

kintsukuroi, la valeur de la fêlure




Un bien joli mot qui exprime un art,  mais surtout nous enseigne une valeur bien éloignée de notre consumérisme ambiant:
donner de la valeur à ce qui est brisé.

Pour comprendre, il faut savoir qu'en Chine, puis au Japon, une pratique ancestrale consiste à utiliser de l'or ou de l'argent pour réparer des poteries. On peut donc voir (à défaut d'en trouver) des pots, qui dans un coin, qui sur un bord, exhibent des touches dorées ou argentées; sorte de plombages trahissant d'une ébréchure, d'une cassure, d'une fêlure.

Inutile de dire que ces pots anciens ont une valeur immense... mais pas seulement parce qu'ils sont anciens; pas seulement parce qu'ils sont chargés de quelques grammes d'un métal que l'humain a convenu de considérer comme monétairement précieux.
Mais parce qu'en se brisant, en portant cette cicatrice, ils portent l'attention de celle ou celui qui l'a réparé, l'a embelli, lui a donné une marque.

Ils racontent leur histoire, leur unicité et nous disent finalement que tout est au-delà d'un accident et d'une matérialité.

Ils montrent la force de vouloir exister malgré tout... dans la beauté.



kintsukuroi *
* (n.)(v.phr) "réparer avec de l'or"; l'art de réparer une poterie avec de l'or ou de l'argent et comprendre que l'objet devient plus beau d'avoir été brisé.


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